Alternance : cap sur les grandes écoles

BAC +5. C’est dans les formations de haut niveau que l’alternance progresse le plus. Son modèle pédagogique s’y répand comme une traînée de poudre.

Frédéric Fotiadu, directeur de Centrale Marseille.
Frédéric Fotiadu, directeur de Centrale Marseille.

    C’est dans les formations de haut niveau que l’alternance progresse le plus. Son modèle pédagogique s’y répand comme une traînée de poudre.

    Centrale Marseille a commencé à proposer l’apprentissage il y a cinq ans. « Cela correspondait à plusieurs objectifs : proposer une meilleure indivi­duali­sation des parcours et nous rapprocher encore des industriels de la région », explique Frédéric Fotiadu, directeur de l’école. À cela, il faut ajouter une volonté plus militante : « Que les cadres dirigeants que nous formons recourent eux aussi à l’apprentissage dans leurs entreprises. » L’alternance a ainsi été ouverte dès la 2e année. Puis, séduite par le modèle, l’école a voulu aller encore un peu plus loin. « Nous ne voulions pas créer de cursus spécial pour les apprentis, car les périodes communes de cours sont précieuses », se souvient Frédéric Fotiadu.

    Réinventer l’alternance

    De cette contrainte naît une idée : celle d’inventer de nouvelles formes d’alternance pour les jeunes en formation dite “classiques”, en mobilisant toutes les ressources de l’école. « Chacun partage désormais son temps en deux séquences distinctes : les cours et le travail dans la filière de son choix. Nous pouvons donc dire qu’il y a aujourd’hui 100 % d’alternants à Centrale Marseille ! »

    Concrètement, chaque étudiant a le choix entre cinq filières : Entreprise (qui se fait en alternance telle que nous la connaissons, avec un statut d’apprenti et Recherche, Entrepreneuriat, Association ou Training, qui mélange développement personnel, Design Thinking…).

    Plus de partage

    Exemple : « En filière Recherche, l’étudiant passe 3 semaines en cours puis une dans l’un des huit laboratoires que nous partageons avec le CNRS et l’université d’Aix-Marseille », illustre Frédéric Fotiadu. Et comme toutes les filières sont synchronisées, « les périodes en cours sont très stimulantes, chacun apportant ses propres expériences. »

    « Un stage de six mois c’est vraiment trop peu pour s’investir dans des projets ! »

    Témoignage de Justine, en 3e année à Grenoble École de Management (GEM) et en alternance chez THiME cabinet de conseil en organisation et en management

    Elle a eu le goût de l’alternance assez tôt.

    « Après mon bac, je n’avais pas envie de faire une prépa, cela ne me tentait pas du tout. J’étais surtout partante pour découvrir la vie », se souvient Justine. Elle opte donc pour un IUT où elle intègre une junior entreprise : « Ce fut un peu une révélation. Je suis vite montée en hiérarchie pour me retrouver responsable d’une vingtaine de personnes, dans une activité dédiée à l’évènementiel. Une mission prenante et stimulante dans laquelle je me suis engagée à fond. » Elle n’est alors pas en apprentissage, mais cette confrontation à l’entreprise lui met la puce à l’oreille.

    Je voulais rester là-bas

    Après un an… de prépa tout de même, pour intégrer une grande école, Justine arrive à GEM en 2e année. Un premier stage en Recherche et Développement la séduit, mais la frustre : « Un stage de six mois c’est vraiment trop peu pour s’investir dans un projet. Quand celui-ci s’est terminé, je voulais absolument rester là-bas ! » C’est décidé : pour ne plus connaître ce sentiment d’inaccompli, elle suivra le reste de son cursus en alternance.

    Aujourd’hui, elle travaille à Paris pendant 15 jours et passe une semaine à Grenoble. « D’accord, ce n’est pas évident sur le plan logistique, s’amuse-t-elle, mais je suis quelqu’un d’assez bien organisé. D’un autre côté, il faut tenir ce rythme soutenu, la pression des projets… » Elle doit aussi tout compartimenter dans sa tête : clients, profs, collègues, cours, présentations, partiels… Une foule de priorités à ne pas mélanger. « J’avais une image de l’alternance presque trop belle, je la voyais riche, certes, mais pas aussi intense », admet Justine. Elle tire cependant une grande satisfaction de son travail. « Je découvre toutes les facettes du conseil dans une entreprise extraordinaire. J’apprends tous les jours, auprès de personnes qui ont 15 ans de métier. Je n’aurais pas pu rêver plus belle expérience. »

    Le chiffre : 95 %

    Augmentation du nombre des apprentis dans le supérieur depuis 2005. (Source : ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 2017)

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