APB : avant la rentrée, 6000 bacheliers n'ont toujours pas de place en fac

Alexandre, bon élève de 18 ans, fait partie des 6 000 bacheliers à n’avoir encore aucune proposition sur la plate-forme Admission post-bac pour la rentrée. Sa mention bien au bac ES ne lui est d’aucun secours.

Alexandre ne sait toujours pas de quoi sera faite sa rentrée
Alexandre ne sait toujours pas de quoi sera faite sa rentrée

    Un non de plus ! Lundi, le jour de son anniversaire (il vient d’avoir 18 ans), Alexandre a appris par mail que sa demande d’admission au collège de droit d’Assas, à Paris, était rejetée « en raison du trop grand nombre de candidats », précisait le courrier.

    Le jeune homme, titulaire d’un bac ES obtenu avec la mention bien — « un 18/20 en économie et 19/20 en sciences politiques » —, n’a toujours aucune place à l’université pour la rentrée prochaine. Lui qui espère devenir un jour politologue ou économiste voit son rêve s’éloigner un peu.

    A deux semaines de la rentrée, 6 000 aspirants étudiants sont, comme lui, toujours dans l'expectative. Parmi eux, 4 881 sont de nouveaux bacheliers, principalement de filières technologiques ou professionnelles. Les autres sont des étudiants en réorientation.

    Le logiciel national d’admission post-bac (APB) est saturé

    « Je veux garder espoir, je suis motivé, mais si je n'ai toujours rien en septembre, j'aurai le moral à zéro », prévient Alexandre. Avec la bénédiction de ses enseignants, ce bon élève a postulé à la Sorbonne dans quatre licences différentes, ainsi qu'aux universités d'Assas et Cergy-Pontoise (Val-d'Oise), la plus proche de chez lui. Le logiciel national d'admission post-bac (APB) ne lui a offert aucune proposition dans ses sept premiers choix. Il espère un miracle. « Je suis 81 e sur la liste d'attente de mon 5 e vœu, en histoire-sciences politiques à la Sorbonne. Il faudra beaucoup de désistements pour que je décroche une place… »

    APB

    , qui trie les candidatures selon une série de critères administratifs, sans tenir compte des dossiers scolaires des élèves,

    est saturé

    . Mi-juin, le système a laissé sur le carreau

    65 000 jeunes

    , lors de la première phase d’admission. Depuis s’est ouverte une « procédure complémentaire » permettant aux élèves de consulter les places vacantes dans toute la France et de s’y inscrire selon la règle du

    « premier arrivé premier servi »

    .

    100 000 places toujours disponibles mais ne correspondant pas aux voeux des étudiants

    Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, il resterait encore « plus de 100 000 places sur APB », par exemple dans des classes préparatoires, mais aussi dans des universités. Mais elles ne correspondent pas aux vœux des élèves, soit par leur contenu, soit parce qu'elles sont situées dans une autre région.

    Même si elle sait que le niveau sera élevé et le défi difficile à relever, Azeddine, avec son bac professionnel « accompagnement et services à la personne », rêve d'études de psychologie. Las, elle a été déboutée de tous ses vœux, y compris dans le BTS de son lycée. « Je n'ai pas les moyens de prendre un appartement pour m'installer ailleurs ou faire une école privée : je suis coincée », témoigne la jeune femme.

    L’opération de la dernière chance

    Alexandre, de son côté, pourrait s'inscrire en licence de « sociologie et philosophie », à l'université de Cergy. « Franchement, ça ne me tente pas, je serai vite perdu en philo, confie-t-il. J'ai l'air de faire le capricieux, mais c'est juste que je sais où je veux aller… Je ne vois pas pourquoi on m'en empêche alors que je suis motivé et que j'ai de bonnes notes. »

    Pour forcer le destin, il a tenté par tous les moyens de contacter les responsables des admissions de la Sorbonne et d'Assas. « J'ai dû envoyer cinquante mails, j'ai téléphoné, je suis allé huit fois du Val-d'Oise à Paris avec mon dossier sous le bras, avec des lettres de recommandation de deux professeurs, pour le présenter à qui je pouvais trouver : j'essaye de me vendre, raconte-t-il, un peu dépité. Si c'est si dur que ça de trouver sa place en fac, comment ce sera après, pour décrocher un emploi ? »

    Depuis mi-juillet : 11 000 jeunes « évaporés »

    Comme il n'a pas obtenu de place par le portail d'admission post-bac (APB), Iliès, un élève boursier de 19 ans, envisage de contracter un prêt bancaire pour s'inscrire en licence d'éco-gestion à l'université catholique de Lille, moyennant 5 000 € l'année.

    Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 11 000 candidats se sont « évaporés » entre le premier tour d'affectation d'APB et aujourd'hui. Une partie ont abandonné l'idée de faire des études. Les autres se sont tournés comme Iliès vers le privé.

    Pour trouver une solution, des discussions entre les représentants du monde universitaire et le ministère ont débuté au printemps et doivent se poursuivre à partir de lundi. Il s'agit à la fois de désengorger le système APB, pour éviter le recours au tirage au sort dans les filières saturées, et améliorer l'orientation des élèves, qui sont actuellement 60 % à échouer en première année de licence. Le ministère espère aboutir à la rentrée 2018.

    Christel Brigaudeau

    Consultez aussi :

    APB - Procédure complémentaire d'Admission Post Bac

    Inscription en septembre - Où s'inscrire à la rentrée ?

    Date de la rentrée 2017 et dates des vacances 2017 / 2018

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