Bac 2017 : le corrigé du bac ES de Sciences Economiques et Sociales

L'épreuve a ne pas rater pour les candidats en série économique et sociale ! Le corrigé est à lire ici

Bac 2017 : le corrigé du bac ES de Sciences Economiques et Sociales

    L'épreuve a ne pas rater pour les candidats en série économique et sociale ! Le corrigé est à lire ici

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    Série ES : Economique et sociale - obligatoire (Coef. 7)

    Durée de l'épreuve : 4h

    Eléments de correction de la dissertation : « Les instances d’intégration sont-elles toujours source de cohésion sociale ? »

    Le sujet est classique et porte sur le chapitre de sociologie « Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ? »

    Beaucoup diagnostiquent une crise du lien social : émeutes dans les banlieues, éclatement de la famille, développement de la solitude, incivilités et violences à l’école et dans l’espace public, montée des extrémismes...Ici il faut donc s’interroger sur le rôle intégrateur du travail, de la famille et de l’école, instances d’intégration fragilisées par les évolutions de la société. La société est-elle encore en mesure de garantir le lien social ?

    Le sujet invite à la discussion. Nous verrons donc dans une première partie la fragilisation des instances d’intégration, puis que celles-ci continuent à jouer un rôle primordial dans la cohésion sociale, prouvant leur mutation plutôt que leur crise absolue.

    Plan possible

    I. Les instances d’intégration sont fragilisées et leur rôle intégrateur est fragilisé

    A. La famille en mutation

    On peut s’appuyer sur le document 3 qui explique les profonds changements de la famille et sa recomposition

    B. L’école en mal d’égalité des chances

    Le phénomène de massification scolaire auquel on a assisté (de plus en plus d’enfants scolarisés, de plus en plus longtemps) ne s’est pas accompagné d’une réelle démocratisation de l’école. Les parcours scolaires et la réussite scolaire restent différenciés en fonction de l’origine sociale : c’est ce qu’on appelle l’inégalité des chances à l’école.

    C. Le travail peine à intégrer

    Le chômage et la précarisation de l’emploi menacent le rôle intégrateur du travail.

    On peut s’appuyer sur le document 1 : montée des emplois précaires. Le document 4 et la montée du chômage selon le niveau de diplôme.

    II. Il ne faut cependant pas parler d’une crise absolue de ces instances d’intégration qui continuent à représenter les piliers de l’intégration sociale.

    A. La famille reste le lieu essentiel de la solidarité intergénérationnelle

    B. L’école reste au cœur de l’intégration

    C. Le travail reste le pilier de la cohésion sociale

    Document 1 : le CDI, emploi stable reste majoritaire dans l’emploi total à 76,4%

    Document 2 : le sondage montre que pour 83% des personnes interrogées, le travail permet de faire de nombreuses rencontres et d’avoir de nombreux échanges avec les autres. (Lieu de socialisation)

    Eléments de correction de l’épreuve composée

    Première partie : mobilisation des connaissances

    Deux questions très classiques et sans piège !

    1. Dans cette première question, il fallait comparer la conception des classes sociales de deux grands auteurs du chapitre : Max Weber et Karl Marx.

    Pour Karl Marx (1818-1883), les classes sociales sont déterminées en fonction des rapports de production. Dans la société capitaliste, les rapports de production sont définis par la propriété des moyens de production. Ainsi, on distingue la classe des capitalistes, ou bourgeoisie, de la classe ouvrière. Cette situation « objective » dans les rapports de production définit une « classe en soi ». Mais la prise de conscience d’intérêts communs entre les ouvriers la constitue en « classe pour soi ». Dès lors, elle entre en lutte contre la bourgeoisie afin de mettre fin à son exploitation.

    Pour Marx, la division de la société en groupes hiérarchisés ne repose que sur les classes sociales. Pour Max Weber (1864-1920), les classes sociales ne sont qu’une des dimensions de la stratification sociale. Elles regroupent des individus qui connaissent la même situation économique, c’est-à-dire ayant des chances identiques de se procurer des biens (classes de possession) et ayant les mêmes intérêts économiques (classes de production). Cependant, contrairement à Marx, les classes sociales, pour Weber, ne constituent pas de véritables communautés. Les individus appartenant à une même classe sociale n’ont pas conscience d’appartenir à cette classe. Pour Weber, les classes sociales constituent la première dimension de la stratification sociale. Les deux autres dimensions sont le « groupe de statut, qui concerne l’honneur social ou le prestige », et le parti, qui renvoie à l’accès au pouvoir politique.

    2. Cette question a été traitée durant l’année et porte sur le chapitre sur le développement durable. Les élèves doivent développer deux limites écologiques auxquelles se heurte la croissance.

    Il est possible de développer l’épuisement des ressources naturelles (capital naturel) renouvelable et non renouvelable et le réchauffement climatique, dû aux émissions de gaz à effet de serre.

    Deuxième partie : étude d'un document

    Le document présenté suppose de maîtriser la lecture des déciles, c’est-à-dire la division en dix parts égales de la population, et plus exactement des déciles pointés ou bornés (9 déciles) D1 correspond au salaire maximum des 10% les plus pauvres, D9 au salaire minimum des 10% les plus riches.

    Par exemple, au maximum, un cadre situé dans les 10% les plus pauvres, touchait un salaire annuel de 11180€ en 2011, contre 1910€ pour un ouvrier

    A l’autre extrémité, un cadre situé dans les 10% les plus riches touchait un salaire d’au minimum 66230€ contre 24660€ pour un ouvrier.

    Pour comparer les deux déciles D1 et D9, on utilise le rapport inter-déciles qui permet de mesurer l’écart entre les deux.

    Pour répondre à la question, il est possible de faire deux paragraphes :

    • Les inégalités de salaire entre les hommes et les femmes : Les écarts sont plus grands chez les femmes que les hommes (16,1 contre 13, 5), ce qui signifie que la dispersion des salaires est plus grande chez les femmes. Les écarts sont aussi plus importants pour les 10% les plus riches, avec presque 10000€ d’écart !

    • Les inégalités de salaire entre les CSP : les écarts sont plus grands chez les employés et les ouvriers (16,2 et 12,9 contre 5,7). En moyenne, les cadres ont un salaire trois fois plus élevé que les employés.

    Troisième partie : raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire

    Le sujet est classique et porte sur la mondialisation de la production. Il s’agit de s’interroger sur les raisons des choix de localisation des firmes multinationales. Il faut maîtriser les notions du chapitre comme IDE (mais la définition est donnée dans le document 1) et DIPP (division internationale du processus productif)

    Pour répondre à la question, deux logiques semblent expliquer pourquoi les firmes délocalisent leur production plutôt qu’exporter : la recherche de la compétitivité prix et hors- prix. C’est-à-dire la recherche de la maîtrise des coûts de production ou bien la recherche de la différenciation de leurs produits, basée sur la qualité, l’innovation… En effet les pays dans lesquels s’implantent les FMN doivent présenter au moins un avantage comparatif.

    Ces deux types de compétitivité pouvaient servir de plan pour la synthèse.

    I. Les firmes multinationales recherchent la compétitivité prix

    Le document 2 explique pourquoi les groupes automobiles français ont délocalisé leur production dans les pays de l’Est. En effet le positionnement moyen, bas de gamme de l’industrie automobile française a fait augmenter le poids du coût du travail dans la valeur ajoutée (comparée à l’industrie automobile allemande), si bien que la recherche de la compétitivité prix a été prioritaire.

    Le document 3 montre que les flux d’IDE qui vont vers des pays à bas coût de production représentent quand même 43,4% en 2015 presque 10 points de plus qu’il y a 10 ans.

    II. Les firmes multinationales recherchent aussi la compétitivité hors-prix

    54,6% des flux d’IDE se font vers des économies développées en 2015, c’est bien que ces pays attirent les investissements. Les raisons sont différentes par contre, les firmes s’implantent dans ces pays pour des critères hors-prix : qualité de la main d’œuvre, des infrastructures, de l’innovation. Mais aussi pour se rapprocher de la demande (document 1) : l’IDE permet de contourner des barrières à l’entrée du marché, que pourraient rencontrer les exportations.

    Pour gagner des points, il fallait utiliser des exemples de la vie économique, des exemples d’entreprises et leur choix d’implantation à l’étranger !

    Série ES : Economique et sociale - spécialité (Coef. 9)

    Durée de l'épreuve : 5h

    SCIENCES SOCIALES ET POLITIQUES

    SUJET A

    Pourquoi la parité entre femmes et hommes en politique est-elle difficile à atteindre ?

    Le sujet porte sur la parité hommes femmes en politique, et on pouvait commencer par se raccrocher à l’actualité en parlant des 224 femmes élues députées dimanche aux élections législatives : 38,8% de femmes à l’assemblée nationale, un record (26,9% en 2012) ! Pour autant, la parité est loin d’être atteinte dans toute la vie politique française. Pourquoi ?

    Il est possible de donner deux types de facteurs : d’une part, les facteurs liés à l’ordre social et d’autre part les facteurs spécifiquement liés au champ politique

    I. Les facteurs liés à l’ordre social

    Dans cette partie, trois arguments peuvent être mis en évidence : les stéréotypes de genre (utiliser le document 2), la socialisation différenciée, la division inégalitaire du travail domestique

    II. Les facteurs liés à l’ordre politique

    Ici deux obstacles peuvent être mis en avant : la marginalisation des femmes au sein des partis politiques, les ressources inégales pour faire face à la compétition électorale.

    Les lois sur la parité (pour les scrutins de liste en 2001) ne fonctionnent que si elles sont contraignantes, les grands partis préférant payer la sanction ou présenter des femmes dans des circonscriptions difficilement gagnables (document 1 et 2).

    Les élections législatives de 2017 montrent un progrès certain ! Le record du nombre de femmes à l'Assemblée - 155 en 2012 - est battu avec 224 élues. La République en marche! compte la part la plus importante de femmes dans ses rangs avec 47% d’élues, devant le MoDem (46%) et la France insoumise (41%). Le Parti socialiste compte 40% de députées (contre 36% en 2012), le FN 25%, LR 24% (contre 14% en 2012), le PCF 20% et l'UDI 17%.

    On est encore loin de la parité, mais chaque législature marque une amélioration par rapport à la précédente, avec une nette accélération ces dernières années

    SUJET B

    Vous montrerez qu’il existe une diversité de répertoires d’action politique

    Les répertoires d'action politique sont l'ensemble des procédures, des moyens que peuvent utiliser les citoyens dans une démocratie représentative : on peut ainsi recourir au vote, mais d'autres formes de participation politique se développent.

    Le vote est collectivement la plus influente des actions politiques dans la mesure où il permet de déterminer ceux qui détiennent le pouvoir légitime: il permet de désigner les représentants auxquels les citoyens délèguent le pouvoir exécutif et législatif. Il contribue donc largement au bon fonctionnement de la démocratie, mais il est concurrencé par d’autres formes de participation.

    Il fallait donc montrer que le répertoire de la participation est varié :

    I. Les formes conventionnelles de la participation politique

    L’abstention lors des élections de 2017 a été particulièrement forte : 57% au deuxième tour des législatives. (Document : un tiers des citoyens est apathique ou passif)

    Le vote n’est donc plus la seule forme de la participation politique.

    L’action politique peut se traduire par le développement d'autres formes de participation à travers la participation au débat public ou l'expression de son opinion au débat sur des enjeux publics. Citez les chiffres du document montrant la faiblesse de la participation.

    Ces nouvelles formes d'action politique peuvent être réalisées au niveau local, national ou international, notamment grâce au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

    II. Les formes non conventionnelles se développent

    Les formes prises par la participation non conventionnelle sont de plus en plus souvent protestataires (manifestation, boycott, pétitions...) et peuvent passer par le recours au droit (actions juridiques individuelles ou collectives)

    ECONOMIE APPROFONDIE

    SUJET A

    À quelles difficultés est confronté le financement de la protection sociale en France ? Vous pourrez privilégier le cas du système de santé.

    La protection sociale est confrontée à des difficultés de financement : déficit du régime général de la Sécurité Sociale, et particulièrement de la branche maladie.

    Le déficit est dû à une progression insuffisante des recettes pour financer l’augmentation des dépenses. Les principales causes de la progression insuffisante des recettes : ralentissement de la croissance, chômage de masse et développement des emplois précaires.

    Les principales causes de l’augmentation des dépenses de santé :

    - Tout d’abord, les dépenses de santé augmentent avec l’âge. Document 2.

    - D’autre part, l’asymétrie d’information entre les professionnels de santé et les patients peut inciter les professionnels de santé à « surproduire » (= problème d’aléa moral )

    L’asymétrie d’information peut donc générer une prescription coûteuse et pas toujours indispensable, d’autant plus que les médecins sont rémunérés à l’acte (la rémunération à l’acte constitue une incitation pécuniaire à la surproduction). Ceci alourdit le coût pour l’assurance-maladie car tous ces actes sont très largement remboursés.

    - De plus, la prise en charge des soins et des médicaments par la Sécurité sociale peut inciter les patients à surconsommer des soins et à moins se protéger (= problème d’aléa moral : document 1)

    L’assurance maladie peut inciter la personne à surconsommer des soins, sachant que cette consommation ne lui coûte rien, ou à moins se protéger sachant qu’elle sera soignée si elle tombe malade. De tels comportements conduisent à une hausse des dépenses de santé et accroissent donc le coût de la santé pour la collectivité.

    - Le problème de la sélection adverse sur le marché de l’assurance santé

    Les assureurs (mutuelles, assurances santé) ne connaissent pas la probabilité d’être malade de leurs clients, surtout si ces clients leur cachent des informations. Les assureurs sont ainsi contraints de "sélectionner" les personnes qui présentent une probabilité élevée d’être malade.

    Dans de telles conditions, le marché peut devenir non viable.

    SUJET B

    Comment les barrières à l'entrée permettent-elles aux entreprises d'exercer un pouvoir de marché ?

    Les barrières à l’entrée constituent une limite à la concurrence dans la mesure où les producteurs présents vont chercher à limiter l’entrée de nouvelles entreprises sur le marché rendant ainsi la concurrence imparfaite. Ils seront alors faiseur de prix, soit détenteur d’un pouvoir de marché.

    • Les barrières à l’entrée peuvent résulter des conditions de production propres au marché en question

    Dans ce cas, les barrières dites naturelles vont donner aux entreprises présentes une situation de monopole ou de quasi-monopole du fait d’un accès privilégié à une ressource rare ou de la présence de coûts fixes d’installation très élevés. Les entreprises présentes seront alors en capacité de fixer des prix supérieurs au prix d’équilibre.

    • Dans le cas d’une « politique délibérée » des entreprises, les barrières à l’entrée relèvent d’une stratégie propre des producteurs présents. Leur objectif est de garder la maitrise des prix et d’écarter les concurrents.

    . La stratégie des banques qui visent à fixer des coûts de changement de banque sur les marchés européens (document) permet de limiter la concurrence. Elles profitent donc d’informations sur leurs anciens clients, et leur proposent des taux de crédit finalement supérieurs à leur niveau de risque. Elles obtiennent donc un pouvoir de marché (« rente de monopole »)

    . La détention d’un brevet en constitue un moyen. Le brevet protège l’innovateur et lui donne une « longueur d’avance » sur le produit ou le procédé breveté. Il profitera ainsi d’une exclusivité auprès des consommateurs lui donnant la possibilité de fixer des prix plus élevés que le prix d’équilibre, à l’image de constructeurs automobiles développant des voitures innovantes plus sûres et/ou plus propres.

    . D’autres stratégies sont possibles telles que les ententes, les prix prédateurs, les capacités excédentaires ou bien encore les dépenses en publicité. Dans ce dernier cas, l’effet de notoriété créé autour du produit et/ou de l’entreprise permet au producteur de se différencier de ses concurrents – présents ou futurs - et de profiter d’une plus forte élasticité- prix de la demande face à ses produits. Là encore, son pouvoir de marché pourra s’exercer par une fixation plus autonome des prix.

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