L'université a décidé d'augmenter les frais d'inscription de certaines filières jusqu'à 4 000 euros. Un moyen d'être plus compétitif pour l'université.
Lundi soir, le conseil d'administration de l'université Paris-Dauphine (droit, économie, gestion...) a adopté à 33 voix contre 20 l'augmentation des frais d'inscription dans 44 de ses 105 masters (bac + 4 et 5). Dans les secteurs de la gestion et de l'économie internationale et développement, le montant des droits de scolarité de ces diplômes variera en fonction des revenus de la famille, de 0 euros pour les boursiers à 4 000 euros contre 400 euros environ cette année pour tous.
Dauphine, qui bénéficie du statut particulier de grand établissement lui permettant notamment de choisir ses élèves, peut en fixer elle-même les coûts sur des diplômes dits « d'établissement » et non d'Etat.
« Les masters concernés ont été créé en 2009, détaille Laurent Batsch, le président de l'université.
Il ne s'agit donc pas de diplômes d'Etat déguisés : ils n'existent qu'ici.Je n'ai pas de souci à me faire sur la légalité de la décision prise par notre conseil d'administration.»
Et le président de décliner ses objectifs...
« Nous voulons passer de la Ligue 1 à la Champions League. Si nous augmentons les frais de scolarité, c'est pour devenir plus compétitif sur le plan international et égaler les meilleures écoles de commerce. » Pour le moment, l'université affirme n'avoir aucune idée des sommes qu'elle récoltera, ne connaissant pas les revenus des parents des 1 300 futurs élèves concernés par la réforme. Mais elle sait déjà comment les utiliser.
« Il faut renforcer notre équipe enseignante en recrutant les meilleurs, reprend Laurent Batsch. Nous voulons créer un cursus en anglais. Entraîner les élèves le plus possible à rédiger des CV, passer des entretiens... Et nous voulons leur offrir de meilleurs services dans l'université.
Tout cela à un coût ! » Des arguments qui ne séduisent ni l'Unef première organisation étudiante de gauche, qui prédit la transformation de Dauphine en « ghetto de riches » ni le Mouvement des étudiants, ex-UNI, qui dénonce, lui, « la solution de facilité de prendre dans la poche des étudiants ». La ministre de l'Enseignement supérieure, Valérie Pécresse, a, elle, assuré qu'il n'était « absolument pas question d'augmenter les frais d'inscription à l'université aujourd'hui dans notre pays ».
VIOLETTE LAZARD